La mue chez les oiseaux

Vous avez adopté récemment un oiseau, ou vous en possédez depuis quelque temps déjà, votre petit compagnon est tout déplumé, un peu apathique et vous retrouvez régulièrement des plumes dans et autour de la cage. Pas de panique ! Tout comme les chiens et les chats, les oiseaux renouvellent régulièrement leur plumage au cours de leur vie. Petits rappels à propos du plumage, ainsi que des mues (périodes, modalités) et des besoins spécifiques liés à cette période :

Les plumes des oiseaux

Les plumes sont des productions cornées dont le rôle essentiel est d’assurer l’aérodynamisme (en augmentant la surface corporelle, notamment au niveau des ailes et de la queue), ainsi que l’isolation thermique du corps des oiseaux. Elles permettent aussi de caractériser les différentes espèces (implantation, couleurs), ou parfois de distinguer les sexes dans une même espèce.

Leur durée de vie est limitée, car elles s’usent progressivement ; le remplacement est donc nécessaire pour que le plumage puisse continuer à remplir ses fonctions.

Les plumes représentent environ 10% du poids corporel, et leur nombre varie selon les espèces.

Après quelque temps (mois ou années), l’ancienne plume se détache et tombe, mais elle est remplacée par une nouvelle plume qui s’est développée à partir du même follicule plumeux. Sur un animal en bonne santé, dont l’alimentation couvre bien les besoins, la mue ne pose en général pas de problèmes. En revanche, en cas de maladie intercurrente ou de carences alimentaires, la mue peut se prolonger, ou n’être que partielle.

Les plumages successifs chez les oiseaux

Le plumage de l’oisillon est différent de celui de l’adulte : le premier plumage (plumage natal) est essentiellement constitué de duvet que l’on retrouve sur l’ensemble du corps, mais qui est développé de façon variable selon les espèces. Puis vient le plumage pré-juvénile (le duvet est remplacé par des plumes), puis juvénile (apparition des premières plumes de contours).

Chez les espèces nidicoles (les petits naissent sans plumes et restent au nid jusqu’à ce qu’ils soient capables de se nourrir et de voler, ex : perroquets), les plumes apparaissent un peu avant le départ du nid. En revanche, chez les espèces nidifuges (dont les petits naissent avec un duvet, et qui suivent leurs parents, ex : canards, oies…), le plumage juvénile apparait de façon plus progressive et plus tardive.

Chez les adultes, les mues sont liées au cycle de reproduction et de nidification, lui-même souvent en corrélation avec les saisons. On distingue ainsi successivement les plumages post-juvénile, prénuptial (avant la nidification), nuptial (pour les parades), postnuptial (après la nidification), hivernal, puis recommence une période prénuptiale, etc.

La mue dure en général plusieurs semaines, mais peut avoir lieu à des époques variables de l’année selon les espèces : Par exemple, chez les passereaux, la mue a lieu en fin de période de reproduction (fin d’été) et dure un bon mois, alors que chez les canaris, elle se déroule la plupart du temps en juillet/août, tout comme chez les perroquets. Souvent, pendant la mue, le chant s’interrompt.

Chez certains psittacidés en revanche, la mue est plus discrète mais se déroule tout au long de l’année, avec des pics saisonniers (chez les perruches, pics de mue au printemps et à l’été).

Comment se déroule la mue ?

En fonction des espèces, la mue peut être massive : c’est le cas des canaris ou de nombreux passereaux. En général, la mue n’est pas simultanée, ni pour les plumes de couverture (ainsi l’oiseau ne se retrouve jamais nu), ni pour les plumes du vol (la mue s’effectue selon un ordre précis et de façon progressive pour ne pas gêner le vol). Il existe toutefois des espèces où la mue est simultanée sur l’ensemble du plumage (ex : canards), ce qui oblige les oiseaux à se cacher, car ils sont vulnérables (ne peuvent plus voler). Cela s’appelle l’éclipse.

Les facteurs déclenchant la mue :

L’alternance jour/nuit (luminosité), la période de reproduction, les sécrétions hormonales, les conditions de vie (température, humidité, alimentation, ponte, …)

Les hormones sexuelles quant à elles influent sur la couleur, la forme et la disposition des plumes en croissance.

En captivité, l’équilibre fragile entre ces différents facteurs est souvent modifié, d’où la possible apparition de mues anormales.

Les effets de la mue sur l’organisme

La mue est une période critique pour l’oiseau : les besoins en calcium et en protéines sont accrus. Ce sont les réserves osseuses qui sont utilisées pour la fabrication des nouvelles plumes, ce qui entraîne une fragilisation des os, et donc une augmentation du risque de fractures. Les plumes étant constituées de kératine (protéine riche en acides aminés soufrés), les besoins en protéines de bonne qualité sont plus élevés en période de mue. Très souvent, les oiseaux en phase de mue sont fatigués, sont plus sensibles aux infections et ne chantent plus.

Il conviendra donc d’être particulièrement vigilant en ce qui concerne l’alimentation : apports suffisants en protéines (acides aminés soufrés) et en minéraux dans la ration.

Conclusion :

La mue est certes un phénomène physiologique commun à de très nombreuses espèces, mais peut s’avérer relativement éprouvant pour des oiseaux ; c’est pourquoi il sera important de veiller à une bonne alimentation, éventuellement supplémentée par des compléments spécifiques de cette période.

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