Aboiements intempestifs : que faire ?

Que ce soit par notre chien ou celui du voisin, nous risquons un ou jour ou l’autre d’être confrontés à des aboiements intempestifs, à l’origine de fatigue nerveuse et de potentiels conflits de voisinage. Mais comment faire pour empêcher un chien d’aboyer de façon excessive ? Quels moyens d’actions existent à l’encontre des propriétaires indélicats qui refusent d’entendre les nuisances occasionnées ?

Que dit la règlementation ?

La législation recense les aboiements dans plusieurs Codes (Civil, Pénal, et Code de Santé Publique), mais il existe aussi des réglementations préfectorales et communales apportant des précisions sur ces troubles, ainsi que sur les sanctions encourues par les propriétaires. Retenons la définition du CSP (article R.1334-31) : « aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé, qu’une personne en soit elle-même à l’origine ou que ce soit par l’intermédiaire d’une personne, d’une chose dont elle a la garde ou d’un animal placé sous sa responsabilité ». En premier lieu, il convient bien sûr, si l’on est propriétaire du chien à l’origine des troubles, de tout faire pour essayer d’en comprendre l’origine, afin de les prévenir, quitte à prendre conseil auprès de personnes compétentes (vétérinaires, éducateurs canins…). Si l’on est victime, il est d’abord conseillé de se rapprocher du propriétaire du coupable (éventuellement à plusieurs pour que la démarche ait plus de poids), afin que la personne concernée prenne conscience de la nuisance occasionnée par son chien et mette en œuvre des mesures efficaces. Ce n’est qu’en cas d’échec des conciliations à l’amiable qu’on pourra alerter la mairie en premier lieu, puis la gendarmerie ou le commissariat, afin de faire constater la nuisance ; le cas échéant, une amende pourra être infligée au propriétaire de l’aboyeur.

Les causes possibles d’aboiements intempestifs

Pour trouver la solution la plus adaptée au chien concerné et canaliser ses aboiements, il est important de bien comprendre pourquoi il aboie. Il faut donc s’interroger sur le lieu, l’heure, l’environnement et la fréquence des aboiements, afin de mieux en cerner la cause. Un vétérinaire ou un éducateur / comportementaliste canin peuvent aider à trouver la source du problème… Un chien peut aboyer :

Par ennui/ solitude :

c’est le cas des chiens laissés seuls la journée, enfermés dans la maison ou l’appartement sans occupation. Ils aboient pour signifier leur ennui, et attirer l’attention. Ce comportement peut aller de paire avec des destructions dans la maison par exemple.

Par peur :

un chien anxieux peut aboyer à chaque nouveau bruit, à chaque mouvement suspect, et d’autant plus s’il est laissé seul. En général, la présence du maître le rassure, et les aboiements cessent. Remarque : l’anxiété de séparation chez le chien est un trouble du comportement lié à l’absence du maître, qui va engendrer des signes de détresse dès que l’animal n’est plus en présence de celui-ci; cela se traduit par un comportement destructeur, par de la malpropreté et des aboiements. Lorsque l’animal est avec son maître, il le colle partout, évite de perdre le contact visuel. Ce trouble prend naissance lors de l’arrivée de l’animal dans sa famille d’accueil, qui le câline et l’entoure trop, ce qui rend le détachement de plus en plus difficile, et générateur de grand stress.

Par instinct de protection de son territoire :

là aussi, le moindre bruit, le moindre signe d’une possible intrusion sur le territoire du chien (passant dans la rue, chat traversant le jardin, voiture qui stationne devant la maison…) va déclencher des aboiements d’alerte et de défense du territoire.

Par enthousiasme :

par exemple lors du retour du maître à la maison, ou lors des jeux. Le chien est stimulé, et ne peut canaliser sa joie ; il jappe sans arrêt.

Par frustration :

le chien aboie pour obtenir de l’attention et satisfaire son envie : de manger, de jouer, de sortir. Si on lui donne satisfaction au moindre aboiement, cela ne va faire que renforcer ce comportement…

Par hypersensibilité / hyperactivité (syndrome Hs/Ha) :

un chien souffrant de ce syndrome est en permanence surexcité (il court partout, n’est jamais fatigué, ne s’arrête jamais) et est hypersensible (le moindre stimulus de l’environnement le déconcentre, et il est très difficile de l’éduquer). Ce phénomène s’observe sur des chiots dont la mère ne s’est pas occupée, ou séparés trop tôt de celle-ci. Les chiens Hs/Ha présentent une anxiété exacerbée, parfois une sociopathie, qui les amènent à aboyer pour diverses raisons (peur, volonté de domination, etc.)

Que faire en pratique ?

Mieux vaut prévenir et donner de bonnes habitudes au chien que de devoir combattre de mauvais plis ! • Cela commence donc par l’éducation ; un jeune chiot doit notamment apprendre progressivement à se détacher de son maître et à devenir indépendant, pour ne pas souffrir d’anxiété de séparation. Il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre prendre soin de lui, mais aussi le laisser seul à certains moments. Il est également important d’habituer relativement tôt le chien à voir des gens sur son territoire ; s’il aboie, et qu’il s’interrompt lorsqu’on le lui demande, il faut le récompenser (caresse, biscuit, compliment), afin de renforcer positivement cette attitude. On peut aussi lui apprendre la patience en ne cédant pas à ses aboiements (faim, envie de jouer ou de sortir), mais au contraire, en accédant à sa demande uniquement lorsqu’il a cessé d’aboyer… Il est aussi possible d’enseigner à son chien à se taire sur simple ordre de son maître, ordre qui doit être donné de façon ferme, sans crier. Pour les chiens qui s’ennuient lorsqu’ils sont seuls, des jouets, des points d’observation sur l’extérieur peuvent le distraire. Souvent, ces chiens ont un trop-plein d’énergie que l’on peut tenter de canaliser en les sortant chaque jour, et en jouant avec eux suffisamment longtemps. • Il existe sur le marché des aides, notamment des colliers anti-aboiement, qui peuvent venir renforcer une (re)prise en main éducative. Il en existe de différents types : ◘ Spray : dès que le chien aboie, le collier placé sur le cou de l’animal diffuse un spray d’odeur désagréable pour le chien. ◘ Ultrasons : le spray est remplacé par l’émission d’ultrasons dissuasifs, car très déplaisants pour les chiens. ◘ Vibrations, électrostatique : vibrations ou impulsions électriques d’intensité réglable, et indolores, sont émis au moindre aboiement, et le chien arrête assez vite. On trouve également des dispositifs déclenchables à distance (par télécommande) comme les maisonnettes à ultrasons ou les colliers de dressage. Si en dépit de ces quelques principes d’éducation et de ces aides ponctuelles, votre chien continue à aboyer n’importe quand, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire, qui verra si votre animal a besoin d’un traitement (Hs/Ha notamment) et qui, le cas échéant vous conseillera un comportementaliste, ou un dresseur/éducateur canin. Rédigé par : Isabelle Mennecier – Docteur Vétérinaire 12/08/2019

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