L’asthme du chat

Votre chat vient d’être diagnostiqué « asthmatique », soit qu’il présentait depuis un certain temps certaines difficultés respiratoires, soit qu’il ait eu brusquement une crise d’étouffement. Vous vous inquiétez sur son avenir : Est-ce une maladie grave ? Comment traite-t-on ?

L’asthme du chat est une maladie respiratoire assez fréquente, puisqu’elle concerne 1 chat sur 100 environ. Il s’agit en fait d’une bronchite allergique, qui se caractérise par une inflammation de la paroi des bronches et bronchioles, une production importante de sécrétions (mucus), en même temps qu’une diminution du diamètre des bronches (bronchoconstriction), ce qui empêche le chat de respirer correctement.

Le plus souvent, l’asthme du chat est diagnostiqué sur de jeunes adultes, ou des chats d’âge moyen. Il semble y avoir également des prédispositions raciales, notamment chez les Siamois et Himalayens. L’affection semble un peu plus fréquente chez les femelles.

Le mécanisme de l’asthme

L’asthme résulte donc d’une réaction allergique consécutive à l’exposition de la muqueuse respiratoire à divers allergènes ; ces derniers sont de petites particules en suspension qui se trouvent dans l’air : pollens, acariens, poussières de la litière, fumée de cigarette, parfums, aérosols… Certaines affections respiratoires virales ou bactériennes peuvent favoriser ou aggraver le phénomène.

Au tout premier contact avec l’allergène, l’organisme l’identifie, et développe contre lui une réaction silencieuse. Mais dès le deuxième contact, la réaction s’intensifie, avec une production importante de mucus et une diminution du diamètre des bronches et bronchioles, d’où possibilité d’obstruction.

Les symptômes de l’asthme

La plupart du temps, les chats présentent par intermittence une toux sèche, quinteuse, et leur respiration peut être sifflante.

Lors des crises, les symptômes sont assez caractéristiques : le chat s’écrase au sol, avec la tête et le cou en extension maximale, bouche ouverte et langue sortie. Parfois, la langue et les muqueuses peuvent prendre une teinte bleutée, signe de cyanose.

Entre les épisodes d’asthme, le chat semble normal.

Comment le vétérinaire établit-il le diagnostic ?

Tout d’abord, le vétérinaire émet l’hypothèse d’asthme chez le chat d’après la description des symptômes que vous avez observés. En effet, il se peut que lors de la consultation, l’animal ait une respiration parfaitement normale.

C’est pourquoi, afin de confirmer le diagnostic d’asthme et d’écarter d’autres causes potentielles de toux et/ou de troubles respiratoires, le vétérinaire va prescrire un certain nombre d’examens complémentaires : bilan sanguin, radiographie du thorax, recherche de parasites dans les selles, échographie cardiaque. Plus rarement (et selon l’équipement de la clinique) une endoscopie de la trachée et des bronches pourra être pratiquée pour inspecter les voies respiratoires, à la recherche de corps étrangers ou de masses suspectes. Un prélèvement pourra être effectué (lavage broncho-alvéolaire) pour analyse.

La prise en charge de l’asthme chez le chat

Dans tous les cas, il est important d’essayer d’éliminer les allergènes de l’environnement de l’animal potentiellement à l’origine des crises : choix d’une litière qui ne fait que très peu de poussières, et entretien régulier de celle-ci, ne pas fumer en présence de l’animal, éviter les aérosols et parfums d’ambiance…

En cas de crise aiguë, l’état du chat nécessite bien souvent une hospitalisation pour traiter énergiquement et soulager rapidement l’animal : supplémentation en oxygène, injection de corticoïdes à action rapide pour lutter contre l’inflammation, de bronchodilatateurs, éventuellement tranquillisation légère de l’animal si besoin.

Une fois la crise passée, le vétérinaire établira un traitement de fond au long cours. Celui-ci repose souvent sur l’administration par voie orale de corticoïdes, visant à contrôler l’inflammation bronchique et la réaction allergique. S’il y a surinfection, le vétérinaire peut aussi prescrire des antibiotiques pendant une durée de 1 à 3 semaines.

La prise prolongée de corticoïdes en comprimés entraîne souvent des effets secondaires néfastes, et dès que possible, un relais par inhalation peut être envisagé : grâce à une chambre d’inhalation, on fait respirer au chat des corticoïdes qui agissent directement sur l’appareil respiratoire. Des bronchodilatateurs sont souvent associés aux corticoïdes par cette voie d’administration. De cette façon, les effets secondaires des corticoïdes sont nettement diminués, mais le facteur limitant reste la coopération du chat, qui ne supporte pas toujours bien le masque. Il faudra alors beaucoup de patience pour parvenir à utiliser ce système.

Quel pronostic ?

En général, le pronostic est assez favorable si les crises ne sont qu’épisodiques. Toutefois, un traitement adapté et au long cours doit être mis en place (avec parfois possibilité de ne traiter que tous les deux ou trois jours), et un suivi régulier par le vétérinaire est indispensable pour assurer à votre animal une qualité et une espérance de vie normales.

Il convient de rester vigilant, et d’emmener son animal en urgence chez le vétérinaire en cas de crise aiguë.

Rédigé par : Isabelle Mennecier – Docteur Vétérinaire

04/06/2018

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