Le mal de ponte chez les oiseaux

Le mal de ponte signifie l’incapacité pour la femelle oiseau d’expulser son œuf : celui-ci se retrouve coincé au niveau du cloaque. Cette affection est très fréquemment constatée chez les perruches (ondulées, calopsittes, inséparables…), mais aussi chez les perroquets, ainsi que chez d’autres oiseaux de compagnie.

Quels sont les signes d’un mal de ponte ?

La plupart du temps, la femelle est retrouvée au fond de sa cage, en boule, ébouriffée, pattes écartées. Elle est en général abattue, ne cherche pas à se nourrir, présente parfois des difficultés respiratoires (halètements).Souvent, on peut observer des mouvements de queue répétés de haut en bas, qui sont signes de tentative de ponte.

Comment agir ?

Il faut intervenir rapidement, sans délai d’attente, car l’issue peut être fatale pour la femelle.

Dans un premier temps, il faut placer l’oiseau dans une petite cage à proximité d’une source de chaleur (radiateur, lampe infra-rouge chauffante…), afin que l’animal soit à une température de 28 à 30 °C minimum. On peut aussi augmenter l’humidité ambiante en plaçant un bol d’eau bouillante dans la cage (attention à ne pas brûler l’oiseau avec la vapeur !), ou en plaçant une bouillotte et une serviette humide sous l’oiseau.

Il est possible d’aider la femelle, mais les manipulations doivent être délicates ; il ne faut pas trop précipiter les choses, au risque de voir l’œuf se casser, ce qui serait fatal pour la femelle. On pourra donc lubrifier le cloaque et la muqueuse vaginale avec de l’huile ou de la vaseline, plusieurs fois de suite, en laissant l’oiseau se reposer entre deux massages. Il est aussi possible de donner à la femelle un peu d’eau supplémentée en calcium soluble, en vitamines et en glucose (10g de sucre pour 1l d’eau).

Si la ponte n’a pas lieu dans les 2 à 3 heures qui suivent, il faut emmener l’oiseau chez le vétérinaire, qui lui injectera, en plus de glucose et de calcium, de l’ocytocine (hormone de la ponte et de la mise-bas), provoquant ainsi l’expulsion de l’œuf. La ponte terminée, l’oiseau retrouve très rapidement sa joie de vivre et son entrain.

Quelles en sont les causes ? Comment prévenir ?

Les causes du mal de ponte sont diverses, et souvent plusieurs facteurs sont associés :

• Oiseaux trop jeunes, dont la croissance n’est pas totalement terminée, trop âgés, affaiblis ou malades

• Pontes trop fréquentes : les réserves de l’oiseau s’épuisent, et on aboutit à des carences (voir ci-dessous)

• Carence en calcium : souvent les mélanges de graines du commerce sont carencés en calcium, et il est indispensable de laisser à disposition des oiseaux un os de seiche ou un bloc minéral, voire de complémenter en calcium dans l’eau de boisson. (Petit rappel : la fabrication de la coquille d’un œuf nécessite jusqu’à 30 % du calcium corporel chez une femelle de petit oiseau exotique ! ) Par ailleurs, la contraction musculaire occasionnée par la ponte consomme aussi du calcium.

• Carence en vitamine D : les oiseaux dont la cage est en intérieur ne disposent pas toujours d’une dose d’UV suffisante pour synthétiser assez de vitamine D, nécessaire à la bonne absorption du calcium. Il sera possible de placer une source de lumière avec spectre adapté aux oiseaux à proximité de la cage, ou de complémenter en vitamine D3.

• Les facteurs environnementaux sont importants pour créer des conditions optimales à la reproduction : veiller au maintien d’un taux d’humidité suffisamment élevé dans la pièce, à l’équilibre de la température (éviter les trop grandes variations), aux bonnes conditions de vie et de ponte de l’animal (le stress impacte la reproduction)

• Déséquilibre ou surcharge alimentaire, obésité

• Œufs parfois trop volumineux ou mal formés.

La prévention est donc un élément-clé pour éviter le mal de ponte : alimentation équilibrée, éventuellement enrichie en calcium, conditions de vie appropriées aux besoins, mise à la reproduction uniquement d’oiseaux ayant achevé leur croissance, en bonne santé et en bon état physique.

N’hésitez pas à demander conseil auprès de votre vétérinaire, afin de vérifier tous ces critères. En cas de mal de ponte impossible à résoudre chez vous, consultez sans tarder pour ne pas risquer la vie de votre oiseau.

Rédigé par : Isabelle Mennecier – Docteur Vétérinaire

06/11/2017

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