L’urticaire facial (ou oedème de Quincke)
À certaines périodes de l’année notamment en fin d’hiver-début de printemps, (mais cela peut se produire n’importe quand en fait), certains chiens peuvent subitement présenter un gonflement symétrique de la face, non douloureux, qui leur donne un facies d’hippopotame pour le moins surprenant. Cet œdème soudain peut parfois s’accompagner de boutons sur l’ensemble du corps, de quelques vomissements, et/ou de fortes démangeaisons. Typiquement, le motif d’appel du propriétaire affolé est : « mon chien gonfle ! ».
Ce phénomène assez impressionnant correspond en réalité à une réaction d’hypersensibilité, ou réaction anaphylactique, c’est-à-dire une allergie aigüe qui survient après un premier contact avec l’allergène (qui peut âtre un aliment, un pollen, une piqûre d’insecte, un vaccin…). Les médiateurs de l’inflammation, dont l’histamine, sont libérés en grande quantité : il se produit une importante dilatation des vaisseaux sanguins, d’où œdème cutané et rougeur, ainsi que libération d’acide dans l’estomac (d’où possibles vomissements). En revanche, contrairement à ce qui se passe chez l’homme ou chez le chat, cette réaction anaphylactique ne déclenche pas de crise d’asthme chez le chien. Toutefois, l’animal peut, dans de rares cas, présenter des difficultés respiratoires.
Comment poser le diagnostic ?
En général, votre vétérinaire se basera à la fois sur le caractère soudain du gonflement facial, son aspect symétrique et non douloureux. En effet, un abcès de la face (par morsure ou suite à une infection dentaire) sera dissymétrique et douloureux à la pression, et pourra évoluer sur plusieurs jours, accompagné de fièvre, d’abattement, de baisse d’appétit, avant qu’il perce et suppure.
Les chenilles processionnaires, dans certaines régions (plutôt dans le sud, mais le front s’étend progressivement) peuvent aussi provoquer un gonflement de la face ; en général, elles sévissent à partir de février jusqu’en été, et un des principaux symptômes reste un œdème important de la langue, avec forte douleur, hypersalivation et parfois début de nécrose. Une consultation en urgence est impérative !
Enfin parfois, une hypertrophie des ganglions thoraciques ou du cou, ou encore un problème cardiaque peuvent entraîner un œdème facial, dans un contexte cependant différent.
Quel traitement ?
En pratique, il est important de présenter en urgence votre animal à votre vétérinaire pour que ce dernier puisse établir le diagnostic différentiel (abcès, chenilles processionnaires, autre affection…), et instaurer le traitement adéquat. Sur un œdème de Quincke, il s’agira d’injections d’antihistaminiques (contre les réactions allergiques) ou de corticoïdes. Il est rare que les chiens présentent une détresse respiratoire suite à un œdème de Quincke. Néanmoins, même sans en arriver à ce stade, il est important de pouvoir soulager le chien.
Et la suite ?
Elle est très variable d’un animal à un autre : certains présenteront un gonflement de la face chaque année à la même période, d’autres feront plusieurs réactions allergiques sur la même saison, enfin d’autres encore ne connaîtront qu’un seul épisode au cours de leur vie.
Pour les récidivistes, il est bon que le propriétaire dispose de médicaments antihistaminiques dans sa pharmacie, en prévision de futurs épisodes.
Conclusion :
L’urticaire facial (ou œdème de Quincke) est une affection spectaculaire, mais en général bénigne, qui se traduit essentiellement par un gonflement important de la face, suite à une réaction anaphylactique. Après avoir établi un diagnostic différentiel, votre vétérinaire administrera antihistaminiques ou corticoïdes à votre animal afin de le soulager.
Rédigé par : Isabelle Mennecier – Docteur Vétérinaire
09/06/2016
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