Mon chat est tombé par la fenêtre.

SYNDROME DU CHAT PARACHUTISTE

La chute

D’après le dicton, « un chat retombe toujours sur ses pattes ». Or ceci est loin d’être vrai ; les chats n’ont pas la notion du vide, ils sont souvent curieux, explorateurs, et il suffit qu’un oiseau par exemple passe à proximité pour qu’ils s’aventurent là où ils ne doivent pas, ou pour qu’ils sautent. Le chat possède normalement la faculté de se redresser pour être prêt à la réception lorsqu’il arrive au sol : redressement de la tête, du train avant, du corps, et enfin du train arrière. Ensuite, il adopte une position de « vol plané », avec pattes étendues, et tête et queue redressées pour amortir la chute. Pour cela, il faut que le système vestibulaire et/ou la vision de l’animal soient opérationnels. De plus, il faut que le chat ait le temps de se redresser, ce qui n’est pas toujours le cas si la hauteur de chute est faible.

La réception

Ce sont en général les pattes arrières qui touchent le sol en premier, et qui, en se pliant, absorbent une grande partie de l’énergie liée au choc. Puis les pattes avant, et enfin la tête si les pattes n’ont pas permis d’amortir suffisamment la chute. Lors d’une chute involontaire d’une hauteur trop faible, le retournement ne peut pas toujours se faire complètement, et le chat peut tomber sur le côté ou sur le dos. En revanche, plus la hauteur de chute est importante, plus la vitesse en arrivant au sol est grande, et donc les lésions sont potentiellement plus graves.

En règle générale : moins de 3 étages, il y a des dégâts, mais l’animal peut s’en sortir. Entre 3 et 5 étages, les lésions sont importantes, et le pronostic réservé. Au-delà de 5 étages, le taux de survie est très faible, et dépendant de certains facteurs d’amortissement (notamment des buissons ou arbustes).

Les lésions observées chez les chats parachutistes

Par ordre de fréquence, les lésions concernent les pattes, la tête, le thorax et l’abdomen. Au niveau des pattes, on constate souvent des fractures, parfois ouvertes, avec des plaies d’abrasion plus ou moins importantes, touchant le fémur, le radius/cubitus, l’humérus, et enfin le tibia (par ordre de fréquence décroissante). Les atteintes de la tête sont essentiellement des fentes palatines, des fractures/luxations des mâchoires, des fractures dentaires, ou des traumatismes crâniens entraînant parfois le décès de l’animal. Au niveau du thorax, on constate souvent un pneumothorax (présence d’air dans la plèvre suite à la déchirure d’alvéoles pulmonaires), ou des hémorragies pulmonaires. On peut aussi constater des lésions du rachis, cervical, thoracique ou lombaire. Enfin, au niveau abdominal, il peut y avoir déchirure de la vessie, de la rate, du foie, ou rupture du diaphragme avec hernie des organes abdominaux dans la cage thoracique.

Conduite à tenir lorsqu’un chat se défenestre

Surtout, s’efforcer de rester calme et ne pas stresser l’animal. Même si extérieurement le chat semble aller bien, il peut avoir des lésions internes qui se révèleront un peu plus tard et peuvent mettre sa vie en danger (par exemple : une rupture vésicale dont les effets ne se manifestent qu’après quelques heures et qui peuvent entrainer la mort si rien n’est fait, ou encore éclatement de la rate, fracture avec lésion des vaisseaux). Il faut éviter au maximum de manipuler l’animal (d’autant que, stressé et douloureux, il peut avoir des réactions imprévisibles, et vous griffer ou mordre). De préférence, laissez-le au calme et mettez-le dans une cage de transport ou sur une planche (support rigide) ou enveloppez-le dans une grande serviette pour le conduire le plus rapidement possible chez un vétérinaire. Le praticien examinera le chat en détail et sera en mesure de savoir s’il y a des lésions graves ou s’il n’y a que des égratignures superficielles. Le traumatisme psychologique peut être important chez le chat et entrainer une dépression ou de l’anorexie.

Le pronostic

Le vétérinaire réalisera les examens complémentaires indispensables (radiographies des membres, du thorax, de l’abdomen, ou échographies), mais surtout mettra en place rapidement un traitement de soutien, avec oxygène, perfusion pour lutter contre l’état de choc et pour administrer les médicaments (antalgiques notamment). Parfois une chirurgie sera nécessaire (comme en cas de rupture vésicale, de hernie diaphragmatique, de fracture, etc.). Au-delà de 24 à 48h, si le chat est toujours en vie, les chances de survie sont d’environ 90%. On sera également attentif au traumatisme psychologique, et on rassurera l’animal, afin qu’il ne sombre pas dans un état dépressif néfaste.

Prévention

La solution la plus efficace pour empêcher la chute d’un chat est aussi la plus simple. Lui interdire l’accès au balcon ou en protéger les barreaux avec un grillage ou un filet du type moustiquaire.

Sur les fenêtres il est également possible d’installer un store moustiquaire, et plus concrètement de ne jamais laisser votre chat dans une pièce aux fenêtres ouvertes sans surveillance. Il est conseillé de faire particulièrement attention aux fenêtres oscillo-battantes dans lesquelles le chat peut se coincer et se blesser s’il tente de sortir.

Conclusion :

Une chute est toujours une urgence vétérinaire, et il est important que l’animal soit placé sous surveillance pendant au moins 24 à 48h, afin de déceler des lésions dont les manifestations sont parfois tardives. Pour emmener le chat chez le praticien, manipulez-le le moins possible, et rassurez-le.

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